Parle à mon cul
[Def : nm, trouble du comportement sexuel qui se traduit par une impossibilité ou une difficulté lors de la pénétration, que ce soit des tampons jusqu’au pénis du partenaire. Ce trouble se guérit très bien mais reste malheureusement trop peu connu, ce qui donne l’occasion à de nombreuses personnes de te dire que c’est que dans ta tête et que tu dois juste serrer les dents !]
Le vaginisme se traduit par des contractions réflexes involontaires et répétées du périnée, rendant toute pénétration impossible ou très douloureuse (c’est ce qu’on appelle des dyspareunies). On parle souvent de sensation de brûlure, de déchirement, d’un ongle qui vient gratter les parois du vagin ou d’un mur qu’il est impossible de traverser. Mais il y autant de sensations différentes qu’il y a de personnes à vulve différentes.
Les muscles du périnée se resserrent de manière réflexe dès lors que l’on s’approche ou tente d’y insérer un objet (tampon, doigt, spéculum, pénis etc.) et peut même se fermer complètement, ce qui affecte considérablement la vie sexuelle des personnes atteintes de vaginisme ainsi que les examens gynécologiques qui sont souvent très douloureux.
Ensemble des tissus et muscles entre l’anus et les parties génitales en forme de « hamac », qui soutiennent les organes du petit bassin (vessie, utérus, rectum). Son rôle principal est de stabiliser le bassin et de garder l’urètre et l’anus fermés.
Mais pas de
panique !
D’un point de vue anatomique, le vagin des personnes atteintes de vaginisme est totalement « normal », il n’y a pas de parties en trop ou en moins, le vagin n’est pas trop petit pour accueillir une pénétration et l’hymen n’est pas trop épais ou dur. Rassure-toi, tout va bien sur le plan anatomique.
Les spasmes involontaires du périnée sont bien souvent expliqués par des facteurs psychologiques à l’anticipation d’une pénétration. Et bien sûr, c’est un cercle vicieux puisque si une pénétration se passe mal et nous provoque des douleurs, nous n’avons plus envie de réessayer et nous nous bloquerons d’autant plus la prochaine fois. C’est comme si on se prenait une claque. On connaît la douleur et nous n’avons pas envie de retenter l’expérience. Ainsi, la libido est cruellement affectée puisque bien souvent, les personnes atteintes de vaginisme associent sexe à douleurs.
Certains associent le vaginisme à une « peur panique » de la pénétration, mais c’est faux. Certaines personnes atteintes de vaginisme ont parfois très envie d’avoir une pénétration, mais elle reste impossible ou très douloureuse.
Il existe différents types de vaginisme : le vaginisme primaire et secondaire et le vaginisme partiel et total.
La pénétration est impossible ou douloureuse depuis le début de la vie sexuellee. C’est la forme de vaginisme la plus courante.
Il apparaît pendant la vie sexuelle après une première période sans problème particulier, suite à un traumatisme, un viol, une agression sexuelle, un accouchement etc.
Il apparaît seulement dans certains situations et pas dans d'autres, par exemple, seulement lors des rapports sexuels, mais pas lors de la masturbation.
Il apparaît tout le temps, avec tout objet et quelle que soit la pénétration : tampon, examen gynécologique, masturbation ou rapport sexuel…
Et oui, le vaginisme peut avoir 1000 causes, que ça soit un traumatisme, un viol, une agression sexuelle, un accouchement, le manque de connaissance à propos de son corps, le tabou qui règne encore et toujours sur le sexe, le stress, la religion, l’éducation que l’on a reçue etc. L’important est de mettre le doigt sur la cause qui nous concerne. Pour cela, on vous conseille fortement d’aller consulter un.e sexologue ou psychologue spécialisé.e dans la sexologie. Petit rappel : il n’y a aucune honte à aller voir quelqu’un.
Le vaginisme toucherait 1 personne à vulve sur 12 mais les statistiques sont encore un peu floues, étant donné que le vaginisme est un trouble sexuel encore très peu connu. Les séquelles psychologiques peuvent être d’autant plus importantes : les personnes atteintes de vaginisme souffrent pendant des années de cette situation, par méconnaissance du vaginisme. Et les spécialistes ne sont pas épargnés, le vaginisme n’est pas un trouble que les médecins, gynécologues, obstétriciens ou psychologues étudient sur les bancs de la fac et rares sont ceux qui ont fait des formations dessus.
On te conseille d’abord de consulter un.e gynécologue qui va émettre le diagnostic et éliminer toute cause physique (parce que parfois, les douleurs peuvent être expliquées par des maladies sexuelles ou d’autres troubles). Il faut savoir que seul un médecin ou un.e gynécologue peut délivrer une ordonnance pour une rééducation périnéale valable avec un.e kinésithérapeute ou sage-femme alors ce passage est obligatoire.
L’approche pluridisciplinaire est celle qui apporte le plus de résultats car on travaille aussi bien sur l’aspect physique (massage périnéal, ostéopathie, sophrologie…) que sur l’aspect psychologique (psychothérapie, sexothérapie…). On te conseille de travailler main dans la main avec un.e gynécologue, un.e kinésithérapeute (ou sage-femme) spécialisé.e dans la rééducation périnéale et un.e psychologue (ou sexologue).
La rééducation périnéale a pour but de renforcer le tonus des muscles du périnée par le biais d’étirements, de massages périnéaux, de sophrologie. La personne atteinte de vaginisme va apprendre à contracter son périnée et le décontracter volontairement à travers plusieurs exercices avec le.la spécialiste et à faire chez soi. La relation de confiance est très importante dans ce cadre car l’idée de la rééducation périnéale est de se rapprocher de la zone du vagin, que le.la spécialiste va masser (ça se fait en fonction de la patiente et à son rythme, il arrive que la patiente n’ait pas envie et elle travaillera donc autre chose).
Il peut être pertinent d’acheter en complément, des dilateurs vaginaux de différentes tailles pour se masser soi-même chez soi et s’habituer à la sensation (attention, le dilatateur vaginal est un dispositif médical et non pas un sex-toy, il n’a pas pour but de procurer du plaisir mais de décontracter le périnée !).
On te conseille les marques de dilatateurs vaginaux Velvi et Vagiwell, mais attention à toujours utiliser avec un lubrifiant !
Mais chaque personne à vulve est différente, il n’y a pas de processus de guérison type, à toi de déterminer lequel te convient le mieux en fonction de ta sensibilité et de ton expérience. N’hésite pas à changer de spécialiste si ça se passe mal ou que tu ne te sens pas à l’aise car tous les thérapeutes ne se ressemblent pas et la plus grosse erreur à faire est de rester sur une mauvaise expérience passée et d’abandonner le processus de guérison. Il faut juste trouver les spécialistes qui te correspondent, même si ça peut prendre du temps.
Le vaginisme se guérit très bien, sois patient.e et félicitations car si tu lis cet article, c’est que tu es déjà sur la bonne voie !
On te partage quelques comptes Insagram très intéressants sur le sujet et qui peuvent t’aider dans ta guérison ou tout simplement pour en savoir plus sur le vaginisme !
Alicia est une coach du féminin mais surtout en vaginisme. En tant qu’ancienne vaginique totalement guérie, elle donne des clés pour s’en sortir et permet de se redécouvrir en tant que femme. Elle propose également des cercles de femmes vaginiques.
Charline est autrice et propose une “éducation à la sexualité positive” comme elle l’aime le dire. Elle propose beaucoup de clés pour accepter sa sexualité, une initiation à la découverte de son corps et de celui des autres, elle fait beaucoup de vidéos sur un ton humoristique pour casser ce tabou du sexe et met en avant beaucoup de témoignages.
Camille propose un programme complet pour guérir du vaginisme avec des professionnels de santé, une assistance permanente à la demande, des exercices physiologiques et psycho-sexo personnalisés. Programme accessible sans limite de temps.
Sabrina est kinésithérapeute et osthéopathe et à travers son compte instagram, elle met en valeur l’utilité et la beauté de notre périnée. Elle propose plusieurs exercices pour les personnes atteintes de vaginisme et les futures et jeunes mamans.
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